INTERVENTION
Intervenante du groupe Tavini Huiraatira : Mme Éliane TEVAHITUA
Rapport n° 83-2022 du 16 août 2022
Lettre n° 5508/PR du 3 août 2022
Temps de parole : 11 mn
Consigne de vote : Favorable
DOCUMENTS
SÉANCE DE LA COMMISSION PERMANENTE DU 21 DECEMBRE 2022
Rapport relatif a un projet de délibération portant approbation du compte financier de l’exercice 2021 du Centre de formation professionnelle pour adultes et affectation de son résultat
Seul le prononcé fait foi
Monsieur le Président de l’Assemblée, Monsieur le Président,
En dépit de 5 semaines de fermeture du fait de la pandémie de la Covid, le CFPA a bien travaillé en 2021. Jugez-en vous-mêmes : il a formé 954 apprenants répartis comme suit : 679 demandeurs d’emploi, 100 aidants fēti′i, 12 agents de la fonction publique. Soit 791 stagiaires, auxquels se rajoutent 163 salariés (9 tuteurs de garderies, 59 détenus et 95 salariés d’entreprise).
Bien que les stagiaires actuels n’aient pas droit à une indemnité, l’on constate une montée en puissance du dispositif « aidant fēti′i ». De 53 aidants fēti’i en 2019, le chiffre monte à 73 aidants fēti′i en 2020, puis 100 aidants fēti′i en 2021. La formation de ces derniers a été réalisée en plus de Tahiti, aux Marquises, Australes et Îles Sous-le-Vent.
Ce dispositif est reconduit en 2022 et de nouveau déconcentré. Il sera prolongé en 2023. Bien que valorisant, le dispositif n’est pas encore accessible aux personnels salariés alors que le besoin est grandissant en raison du vieillissement de la population. Le CFPA envisage à juste titre de créer une unité mobile c’est à dire « un container spécifique aux formations d’aidant fēti′i pour pouvoir amener des lits et faire travailler les gens directement sur place ».
Au niveau de la cellule du permis de conduire, une unité itinérante a été mise en place en 2020 et 2021 avec un doublement des effectifs et des moyens. Sur 350 stagiaires formés par an au CFPA, 80 ont suivi la formation à la conduite automobile en 2021, presque 200 en 2022 et l’effectif continue de grandir.
La direction envisage de monter « une unité mobile constituée de cinq à six conteneurs qui a pour vocation d’apporter la formation au plus près des usagers ». Elle s’appuiera dans un premier temps sur des structures existantes comme le centre du métier de la perle et de la nacre à Rangiroa, fermé depuis trois ans. Elle se fixe comme objectif de « faire de la formation en bâtiment, mécanique et climatisation, et de la formation auprès des entreprises dans le tourisme ».
Pour pouvoir démarrer ces formations, le CFPA compte participer à la rénovation du centre mais se heurte à la difficulté de pouvoir mettre en oeuvre cette unité mobile en raison de difficulté de financement de ces nouveaux personnels, et de difficulté à estimer le volume de gens à former.
Cette dernière difficulté nécessite d’identifier les métiers à dispenser, de se déplacer aux Tuamotus pour vendre les formations. Le coût est prohibitif pour la ligne « déplacements » car un formateur de 10 ans d’ancienneté coûte en moyenne 350 000 F CFP par mois, et 20 000 F CFP d’indemnité journalière s’il se déplace. Néanmoins, ces réserves levées, cette unité mobile sera fonctionnelle sur Rangiroa pour le deuxième semestre 2023 en partenariat avec le Centre des Métiers de la Mer pour redynamiser la structure de Rangiroa.
Le fonds de roulement du CFPA est confortable de l’ordre de 583 millions F CFP qui représente 300 jours de fonctionnement c’est-à-dire 10 mois desquels il faut retirer 4 mois d’impondérable. Pour ce qui est du programme de réinsertion des détenus des centres pénitenciers de Tātutu et de Nuutania, 59 détenus ont bénéficié d’une formation du CFPA.
À Tātutu, 10 détenus en cours de formation sur un an réalisent des échiquiers en bois sans aucune vis. « Le travail fait est vraiment remarquable ». Ce dispositif marche très bien avec le formateur idone.
Le plateau technique qui existait a été rééquipé complètement pour faire de la menuiserie, de l’ébénisterie et de la gravure sur ardoise. Le CFPA a également formé les salariés de l’OPH durant 7 semaines. Interrogé, le directeur du CFPA estime qu’une formation pour les SDF serait envisageable et possible, « pour pouvoir au moins les sortir de la rue », notamment pour les jeunes couples dans la rue. De plus, en complément de 2021, la formation d’agent de protection et d’hygiène « est allée travailler trois semaines en renfort à l’hôpital en zone Covid pour venir soutenir l’effort en attendant que les renforts sanitaires arrivent. Et cela a été une sacrée plus-value pour les stagiaires ».
Enfin, quatre matinées de l’auto-entreprenariat, une sur chaque centre et la dernière à Raiatea, ont été organisées, prioritairement aux stagiaires sur le point de finir leurs formations. 200 personnes par centre ont bénéficié de ces informations. Mais Uturoa, en partenariat avec la CCISM et la commune d’Uturoa, a réuni plus de 1 000 personnes !
En conclusion, Merci à la direction et aux équipes du CFPA pour ce travail d’excellence au service des Polynésiens sortis du système scolaire.
Représentante inscrite au groupe Tavini Huiraàtira